Le jeudi 06 juin 2024 a eu lieu à Braffedon, la cérémonie de lancement des travaux de construction de l’ouvrage de stabilisation du cordon sableux de Grand-Lahou. Cette cérémonie s’est tenue en présence du Premier ministre, ministre des Sports et du Cadre de Vie, Robert Beugré Mambé. Il avait à ses côtés le Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique ; Jacques Assahoré Konan, maître d’ouvrage dudit projet.
Financé par la Banque mondiale et le Royaume d’Espagne dans le cadre du Programme de gestion des zones côtières d’Afrique de l’Ouest (WACA), ce projet vise à lutter contre l’érosion côtière et à ralentir l’avancée de la mer à Grand-Lahou. La cérémonie de lancement des travaux a été l’occasion pour le chef du gouvernement de souligner les dangers de l’érosion pour la région de Grand-Lahou, en particulier pour le village de Lahou-Kpanda, gravement touché ces dernières années. « Le territoire de la commune de Grand-Lahou est menacé, notamment le village de Lahou-Kpanda (…) L’embouchure a reculé de 2 km en 30 ans, avec une vitesse atteignant 170 mètres par an ces quatre dernières années. Cette situation pourrait entraîner la disparition de Lahou-Kpanda. À long terme, les berges du parc d’Azagny, du Bandama et des lagunes pourraient disparaître », a-t-il alerté.
Le chef du gouvernement a rassuré, en outre, les populations de Grand-Lahou : « Le Président Alassane Ouattara m’a envoyé ici pour vous rassurer. La Côte d’Ivoire est déterminée à lutter contre cette érosion et collabore avec des pays amis. » Il a affirmé, en outre, qu’avec la construction de l’ouvrage de stabilisation, ‘’Lahou-Kpanda sera sauvé’’. Le Premier ministre dans son intervention a aussi insisté sur les perspectives économiques et touristiques qu’une victoire sur l’érosion pourrait ouvrir pour la région.
Jacques Assahoré Konan, Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique, a ajouté que la mise en œuvre de ce projet « donnera un nouveau souffle à Grand-Lahou et sa région » et contribuera à la reconstruction de la biodiversité. En effet, cette activité, qui implique les communautés locales, vise à stabiliser les berges de la lagune de la commune de Grand-Lahou et à réduire les effets de l’érosion sur des sites pilotes ciblées, tout en préservant et en gérant les écosystèmes existants.
Quant à Raphael Soriano Ortiz, ambassadeur du Royaume d’Espagne en Côte d’Ivoire, s’est félicité de l’implication de son pays dans ce projet, rappelant que la Côte d’Ivoire est un « modèle clé » pour la coopération espagnole.
Marie-Chantal Uwanyiligira, Directrice des opérations de la Banque mondiale, a souligné que « la Côte d’Ivoire, avec ses plus de 580 km de côtes, a tout intérêt à les protéger ». Estimé à plus de 30 milliards de FCFA, le projet de stabilisation du cordon sableux de Grand-Lahou comprendra également la création de forêts communautaires et la restauration et plantation de mangroves. Le projet prend, par ailleurs, en compte les pêcheurs et les mareyeuses des zones pilotes, les personnes vivant sur les terres marginales (bandes de sable de Lahou Kpanda) ainsi que les personnes travaillant dans l’agro-industrie et le tourisme situé près des sites du projet. Aussi pour réduire les différentes pressions sur les ressources des écosystèmes, le projet financera-t-il également des activités génératrices de revenus au profit des ménages et des personnes les plus vulnérables qui seront identifiés à la suite d’une évaluation.
Notons que WACA, programme de la Banque mondiale soutenu par le Royaume d’Espagne, appuie les efforts des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest pour améliorer la gestion de leurs ressources côtières et réduire les risques pour les communautés côtières, tels que l’érosion. Dix-sept pays sont concernés par cette initiative. Rappelons pour terminer que le CIAPOL y était avec la participation effective de EBA Mian Germain, Sous-directeur de la Compagnie d’intervention contre les pollutions en mer et en lagune (CIPOMAR) et le service communication avec à sa tête Kouadio Michel.
