« Je suis passé vous saluer mais surtout vous féliciter car avant même d’arriver ici, j’étais déjà informé des difficultés que vous avez », voilà ce qu’a dit au personnel, ASSAHORE Jacques Konan, lors de sa visite de travail au Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL) au Plateau, dans l’après-midi de ce jeudi 02 mai 2024.

Professeur Bernard Ossey YAPO, Directeur du CIAPOL, après avoir souhaité la traditionnelle bienvenue à son illustre hôte du jour, lui a égrené une pan du chapelet de difficultés de l’institution qu’il a la lourde tâche de conduire. Pour cet émérite Professeur en chimie de l’environnement, le CIAPOL reçoit son Ministre dans ses bureaux annexes au plateau, parce que plus proches du Cabinet Ministériel « afin de réduire, certes, son empreinte carbone, mais surtout pour la simple raison que le CIAPOL, c’est aujourd’hui une administration disséminée sur plusieurs sites de la capitale économique de notre Pays ».

En effet le siège social du CIAPOL est à Attoban derrière le commissariat du 30ème arrondissement ; le laboratoire et certaines sous-directions techniques sont au Centre d’Instruction Navale d’Attécoubé. Des locaux en cours de réhabilitation dans le périmètre portuaire pour accueillir le bureau du port qui se composera des services d’évaluation portuaire d’urgence (SEPU) et d’inspection des navires. Quant au Service Contrôle Interne et Qualité, ses bureaux sont situés à Abbatta. La Direction, les services rattachés à la Direction, (le service juridique, le service informatique le service communication), la sous-direction des installations classées ainsi que l’Agence Comptable sont eux logés au plateau. Il a également souligné que le CIAPOL est un outil technique et opérationnel de l’Etat de Côte d’Ivoire chargé de prévenir et de lutter contre la pollution des milieux récepteurs (l’eau, l’air et le sol) qui depuis sa création en 1991, joue un rôle d’avant-gardiste en matière de protection de l’environnement.

Pour rappel, le CIAPOL était installé au sein du Centre d’Instruction navale d’Attécoubé dès sa création, aujourd’hui il « se trouve confiné dans des locaux inadaptés, suite à la destruction de son siège social lors de la crise postélectorale de 2011. Depuis lors, éparpillés sur plusieurs sites, comme mentionné précédemment, certaines sous-directions techniques sont réduites à de simples services administratifs ».

Pour, un tant soit peu, pallier cette situation visiblement handicapante, dans l’immédiat, le CIAPOL entend relocaliser une partie des différents services et sous-directions dans un immeuble de quatre étages, à Bonoumin dans les environs de « Abidjan Mall ». Cependant, cela ne fait pas perdre à son Directeur son ambition de voir sa structure dotée d’un siège digne du nom.

Avant de clore ses propos, le Directeur du CIAPOL n’a pas manqué de vanter la qualité de son personnel car dira-t-il « Nous comptons parmi nous, du personnel qualifié, des Professeurs d’universités, des docteurs, des ingénieurs, des techniciens supérieurs etc… » en phase avec la philosophie du ministre qu’il citera d’ailleurs, il est persuadé que « il n’y a de ressources et de richesses que d’hommes et le groupe est toujours plus fort que le plus fort du groupe ». C’est pourquoi cette année, il se donne pour mission « d’inscrire dans une dynamique de motivation ce capital humain » pour épouser la conception de la nature humaine de Monsieur le ministre qui n’est rien d’autre que « celle de ne pas réduire ou assimiler notre personnel, à une simple ressource humaine et, encore moins, à un simple numéro matricule ».

Prenant la parole à son tour, ASSAHORE Jacques Konan confiera qu’il est venu saluer le personnel du CIAPOL mais surtout le féliciter car avant même cette visite, il était informé des difficultés. Il s’est réjoui de ce que ces difficultés n’aient pas empêché d’assurer la délicate mission de veille environnementale. Imprégné donc des réalités que vivent les agents du CIAPOL au quotidien et soucieux de leur donner les moyens de mener à bien leurs missions, le Ministre ASSAHORE s’est voulu rassurant quand il dit qu’il « faut que le CIAPOL ait son siège et un laboratoire digne ». A travers des diapos, il a visité tous les locaux du CIAPOL à Abidjan, disséminés sur 5 sites dans 3 communes (Plateau, Cocody et Attécoubé).

Convaincu de ce que le personnel est la plus grande ressource de toute structure, il a recommandé la valorisation de celle-ci. C’est pour quoi dira-t-il « lorsqu’on me confie une responsabilité, je visite tout le personnel qui a été mis à ma disposition ». Quant aux conditions de travail rendues difficiles du fait de tous les problèmes déjà énumérés, il s’est montré solidaire du personnel et a confié qu’il a besoin qu’il soit libre dans la tête, et qu’il travaille dans de bonnes conditions. C’est pourquoi il fait de la construction du siège du CIAPOL une affaire personnelle. Il a aussi encouragé tous les agents à cultiver l’esprit du groupe car « le groupe est toujours plus fort que le plus fort du groupe ». Il a aussi et surtout appelé les uns et les autres au respect de la hiérarchie car, dira-t-il en substance, celui qui ne sait pas recevoir d’ordre ne sait pas en donner. Celui qui n’a pas appris à respecter ses chefs ne peut pas être chef et si par l’extraordinaire il lui arrivait d’être chef, il serait un mauvais chef.

Il a évoqué l’insuffisance de communications sur les activités du Ministère de façon générale et en particulier celles du CIAPOL et en a tiré la conclusion que ce facteur joue contre la notoriété car ne permettant pas la vulgarisation des activités menées et les missions.

Si ASSAHORE Jacques Konan reconnait la délicatesse de la mission d’inspection, il souligne que le CIAPOL ne pourra se faire mieux connaitre et surtout respecter qu’à travers la qualité du travail sur le terrain. Il donc inciter les inspecteurs à tourner le dos au laxisme. Il leur a demandé de faire leur travail dans la plus grande intégrité afin de ne pas l’induire en erreur quant aux décisions qu’il est amené à prendre à partir des rapports de leurs missions.

Pour ASSAHORE Jacques Konan vient à la vingt et unième (21ème) place dans l’ordre protocolaire des membres du gouvernement MAMBE, seul le travail de chacun et les efforts conjugués pourront rendre ce ministère plus proéminent. Son souhait est que le travail bien fait puis hisser le ministère en rang de ministère d’Etat pour celui qui lui succédera.